 |

ESSAYS

Achille Bonito Oliva

Donald Kuspit

Peter Frank



Contact

Directions

Page d'accueil



Introduction

Traductions


Arte Communications
+(39) 041.526.4546
|
 |
DÉCLARATION DE L'ADMINISTRATEUR
par Achille Bonito Oliva
Adi Da Samraj a conçu une nouvelle utilisation de la géométrie, un champ fertile de communication esthétique non conventionnelle qui se plaît à développer de façon asymétrique ses principes par le biais de la surprise et de l’émotion. Il n’y a pourtant pas de contradiction entre ces deux éléments et les principes du design. Au contraire, la surprise et l’émotion ne font que renforcer ces principes par une utilisation pragmatique et non préconçue de la géométrie «représentationnelle».
Ce n’est pas par hasard que l’artiste passe constamment, dans sa production d’imageries, des formes bidimensionnelles aux formes tridimensionnelles, des formulations noir et blanc aux combinaisons polychromes. Le résultat final, bidimensionnel ou tridimensionnel, suggère moins une réalité abstraite qu’une réalité tangible, une réalité qui vibre devant les yeux ravis du spectateur. L’œuvre est prégnante d’un potentiel de développement asymétrique implicite dans le concept d’origine. Une telle asymétrie fait partie intégrante de l’approche moderniste, laquelle se veut le reflet naturel du monde qui nous entoure, rempli d’événements et de surprises inattendus.
La qualité classique d’Adi Da Samraj réside dans sa volonté d’accepter le côté intelligent et aléatoire de la vie, d’accepter le potentiel de l’univers. L’art devient alors le lieu où l’artiste formalise ces principes et les intègre dans une œuvre infusée de géométrie, une œuvre qui joue avec l’asymétrie, produisant ainsi un effet dynamique plutôt que statique. L’artiste crée toujours des familles d’ouvrages provenant de matrices multipliables aptes à produire des formes complémentaires mais différentes.
Ainsi, le concept de design reçoit une nouvelle signification dans le sens que l’acte de créer une œuvre d’art ne se présente plus comme un moment singulier de précision arrogante. La création est plutôt ouverte à de multiples réalisations, quoique guidée par une méthode inspirée par la pratique et par l’impulsion créative.
Ici, nous avons des images numériques – figures, cubes, pyramides et autres formes géométriques créées par ordinateur – images qui intègrent les éléments figuratifs de notre époque où la technologie tend à dématérialiser et abstraire toute forme. L’art, par contre, tend à manifester la forme, à matérialiser la géométrie. Les formes bidimensionnelles et tridimensionnelles produites par Adi Da Samraj sont toujours des réalités de communication concrètes, les énoncés d’un ordre mental jamais répressif ni fermé, toujours en germe, toujours imprévisible. À chaque production, les formes fleurissent et se multiplient, produisant des ramifications soudaines qui révèlent le potentiel d’un nouvel érotisme géométrique. Les formes que produit Adi Da Samraj sont toujours des monuments à l’échelle humaine, très éloignés de la rhétorique agressive de la sculpture. Dès lors, l’artiste n’a pas l’intention de déclarer une «guerre» conventionnelle contre les formes réelles. Il souhaite plutôt créer un cadre de communication pour l’analyse et la synthèse, l’analyse qui résulte de la possibilité de vérifier la germination des familles de formes; la synthèse qui résulte du délicat sentiment de puissance émanant des ouvrages offerts à nos yeux.
Tous droits réservés © 2007 Achille Bonito Oliva.
ACHILLE BONITO OLIVA est critique d’art et historien de réputation internationale. Auteur d’essais sur le maniérisme, l’avant-garde et la nouvelle avant-garde, fondateur du mouvement artistique Transavanguardia, il a dirigé des expositions thématiques et interdisciplinaires en Italie et à l’étranger. Achille Bonito Oliva a aussi dirigé les 39e et 45e biennales de Venise. Récipiendaire de nombreux prix, entre autres le Valentino d’Oro, prix international de critique d’art, il est le principal directeur de Réalisme Transcendantal : l’Art d’Adi Da Samraj à la 52e biennale de Venise.
Télécharcher le texte entier de cet article - PDF |
 |